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Prendre soin de l’opportunité que l’on a sous la main

J’ai appris dernièrement le licenciement d’une certaine jeune fille, lointaine connaissance. Elle est arrivée un beau jour à son bureau pour y trouver la lettre de non –renouvellement de son contrat. A priori, elle ne s’y attendait pas du tout et c’est vrai qu’il y’avait une forme d’inélégance dans cette manière de procéder. Mais cette histoire m’a fait penser à plusieurs autres que je connais et qui ne cessent de m’interroger.

La jeune fille en question en perdant son boulot a aussi perdu sa seule source de revenus. Désormais, elle est seule avec son bébé et prise de panique sur l’immédiat quotidien. Les factures à payer, le bébé à s’occuper, le loyer….autant de choses pour lesquels elle n’avait même pas eu l’occasion de se préparer. Elle a réalisé son immense vulnérabilité et le désespoir est encore plus grand.

Il faut bien évident fustiger le comportement de certains patrons. L’Afrique a produit tellement de boss et a oublié de produire des leaders. Beaucoup en situation de pouvoir oublient de se poser la question de ce que pourraient être les choses s’ils étaient de l’autre côté…Et certains ont bien souvent franchi la frontière pour se retrouver entrain de subir ce qu’ils faisaient aux autres…C’est en effet étrange que ceux qui tuent avec facilité supplient quand l’arme est retournée contre eux dans les films d’action….mais aussi dans la vraie vie. Bien évidemment, cette patronnitude ne sert que la fatalité en condamnant l’avenir des personnes et des idées. Mais bon, Dieu merci personne ne tient le destin d’un autre entre ses mains.

Ce qui m’a cependant fait réfléchir, c’est moins l’attitude des patrons que les trajectoires des employés. En effet, information prise, ce licenciement s’inscrivait dans une certaine logique. Celle d’une insatisfaction de plus en plus agacée d’un management qui n’arrive plus à avoir des résultats du personnel et qui perd espoir de pouvoir changer quelque chose. Mais il était aussi consécutif à un personnel qui une fois le job obtenu, a fini par oublier qu’il avait un contrat, et donc des obligations de résultats.

Au moment de son recrutement, la jeune employée décrochait une opportunité en or pour sa carrière et elle a commencé à s’y mettre. Mais peu à peu les aléas de l’organisation ont ouvert des brèches dangereuses qu’elle n’a pas hésité à franchir. Prise de tête, paroles arrogantes, refus de suivre les instructions occasionnant de véritables goulots d’étranglement, le chemin pour être déesse et reine s’était comme ouvert à elle au bout d’à peine une année d’expérience.

Comment dans ce cas faire comprendre raison ? comment amener à s’améliorer alors que l’employé a finit par se croire au dessus de tout.

Voilà quelque chose qui m’étonne toujours. Et quand je regarde ces jeunes, dont la vie est suspendue au maigre emploi qu’ils ont se comporter avec autant de légèreté dans leur travail, je ne puis qu’être choqué.

Je pense que beaucoup de patrons africains profitent de ce qu’ils sont entourés de jeunes collaborateurs de ce genre. Ils peuvent en faire ce qu’ils veulent et tant que l’entreprise tourne (ce qui est toujours une question de temps), ce type d’attitudes crée des petits royaumes. Mais il faut bien retenir que cela ne crée pas une carrière ni un avenir professionnel. Dès que les choses vont commencer à aller mal, le patron commencera a chercher bien à côté les responsables. Ceux par contre qui cultivent l’intégrité, le professionnalisme et la rigueur dans les résultats, aucune vulnérabilité ne saurait leur être fatale.

Si vous voulez donc aller loin professionnellement, apprenez à prendre soin du « petit poste » et du « petit salaire » que vous avez. Respectez les et donnez le meilleur de vous. Non seulement vous vous mettez à l’abri de situations inutiles, mais bien plus, vous vous frayez un chemin pour l’avenir.

5 commentaires sur “Prendre soin de l’opportunité que l’on a sous la main

    • Bien des fois malheureusement, oui. Et c’est bien dommage. Même si la valeur d’une chose ne se trouve pas en elle même, il est important de toujours savoir la valeur qu’elle a pour soi.

  1. « Aime ce que tu as même si tu n’as pas ce que tu aimes » c’était la devise de mon père par qui j’ai appris le goût du travail bien fait. J’ai aimé ton analyse car elle invite à se valoriser dans les tâches qui nous sont confiées mais aussi à respecter les autres, leurs compétences, leur travail.
    Véronique

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